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Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/132

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d’Afrique j’ai noté ainsi pour moi seul, les lieux où j’aime à venir saluer d’un battement de mes ailes un grand souvenir de notre histoire : ainsi la pelouse d’Armainvillers d’où décolla Ader, Corbigny où tomba l’ « Émeraude », Saint-Amant-Soult où s’écrasa le Wibault de Génin, ce F-ANBL à bord duquel j’avais, quelques mois auparavant, effectué un Marseille-Paris aux côtés de Casanova, disparu lui aussi aujourd’hui.

Le 2 août 1936, à 2 h. 45 du matin, un Wibault-283 décollait du Bourget avec 180 kilos de poste du 54e courrier entièrement aérien de la ligne d’Amérique du Sud.

Le chef-pilote Gaston Génin, le pilote Savarit et le radio Aubert, co-équipier habituel de Génin, mirent le cap sur Toulouse. Aussitôt en l’air Aubert se mit en liaison radiogoniométrique avec les postes du parcours, et celui de Toulouse le « tira » vers Francazal. Vers 5 h. 45, comme le jour se levait, il prit un dernier relèvement. Malheureusement l’on n’avait pas encore à cette époque, réussi à corriger l’ « effet de nuit » qui, à la suite d’une véritable réfraction des ondes, entache d’erreur au lever et au coucher du soleil, les émissions radiogoniométriques.

Trompés par la direction virtuelle du poste de Toulouse, qui leur sembla être dans le sud-est de sa position réelle, l’équipage descendit dans la brume matinale et percuta contre l’un des sommets de la Montagne Noire à Albine, non loin de Mazamet.

Cependant, sur le terrain de Toulouse l’inquiétude croissait à mesure que le temps passait. Les recherches restèrent longtemps infructueuses, car l’on ne pouvait croire à une erreur de navi-