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Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/145

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désert, de Lybie mais, ayant rencontré un vent debout assez fort, Génin, qui n’a pas perdu ses habitudes de régularité, décide de se poser sur le terrain de la capitale égyptienne. En pleine nuit, malgré un vent de sable tenace, Laurent réussit à trouver la vallée du Nil et Génin atterrit au petit matin, dans une éclaircie, sur l’aérodrome du Caire, sans feu ni balisage allumé, car depuis dix heures du soir on ne les attendait plus.

Apres quatre heures de repos, Génin et ses camarades mettaient le cap sur Karthoum a travers le désert de Nubie de si sinistre aspect que, dirent les aviateurs à leur arrivée « c’est là que nous placerions l’enfer s’il nous fallait, sur terre, lui trouver un site ! »

À ce moment, le record était encore battable, mais les heures perdues par suite des circonstances atmosphériques rencontrées lors des premières étapes ne toléraient plus aucun retard.

Ne pouvant relier Karthoum à Dar-es-Salam d’un seul coup d’aile, les aviateurs avaient prévu une escale de ravitaillement à Juba, petite localité du Soudan anglo-égyptien, constituée par une agglomération de cases si disparates qu’ils refusèrent, malgré les instances de Laurent, sûr de sa route, d’y reconnaître l’étape régulière et la dépassèrent. En rase-mottes sur la brousse Génin, ne rencontrant que lions, rhinocéros et crocodiles revint sur Juba où les lenteurs du ravitaillement fit encore perdre au « Philippeville » plusieurs heures.

Le mardi 22 janvier, à 11 heures, le Farman repart pour Dar-es-Salam et survole le Kenya ; un peu au nord de Nairobi il doit se poser sur le petit terrain de Kajiada, juché à 1 800 mètres et