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Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/39

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CIEL D'AMÉRIQUE

Alors qu’un magnifique banquet groupait les personnalités de la capitale argentine autour des aviateurs français et d’Almonacid rayonnant, celui-ci s’excusa soudain auprès de ses hôtes, sauta dans sa voiture et se fit, en pleine nuit, conduire à la base de Palomar. Comme il ne put rencontrer le commandant du terrain il se répandit fort ostensiblement, auprès de ses officiers, sur l’inconvenante attitude de leur chef.

Le lendemain, celui-ci demanda, par écrit, des excuses à Almonacid. Du coup, le Condor de la Rioja vit rouge ; il sauta à son bureau et rédigea le télégramme suivant :

Vous porterai réponse demain matin à six heures avec deux témoins et armes de votre choix.

Signé : Vicente Almandos de Almonacid.

Le cartel était d’autant plus audacieux que le colonel était champion national de sabre. Il allait choisir naturellement cette arme et les Français tremblaient déjà pour leur champion lorsqu’un éclat de rire homérique secoua la capitale argentine.

Le matin de la rencontre, Almonacid était arrivé sur le terrain avec sa voiture chargée des armes les plus hétéroclites : fusils, pistolets, carabines, épées, sabres et même lances. Son adversaire étant l’offensé, avait le choix des moyens et le bouillant aviateur voulait être prêt à se battre, quel qu’en fût le type, avec ses propres armes.

Le colonel choisit le sabre et le directeur du combat s’était à peine écarté qu’Almonacid, qui