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Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/55

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CIEL D'AMÉRIQUE

Il atteignit un village après trois jours de marche exténuante sur des pistes coupées de rivières que l’orage avait rendues torrentueuses : sans vivres, ses vêtements collés au corps, Vachet crut tomber vingt fois à bout de forces et lorsqu’il parvint au village il ne put, tout d’abord, articuler aucun son. Un message fut enfin porté au plus prochain poste télégraphique qui ne parvint à Rio que le lendemain : depuis cinq jours l’on était sans nouvelles de lui.

Deley décolla aussitôt vers le nord avec le Laté-26 et se posa sur la plage : les pneus du Bréguet étaient crevés ; ils les bourrèrent d’herbe et les ficelèrent aux jantes ; une soupape s’était rompue, ils isolèrent ce cylindre et après deux échecs, Vachet décolla sur « onze pattes », après plus d’un kilomètre de roulement ; il rentra à Rio.

Il fut chargé à nouveau d’une mission au Paraguay et Mermoz, sur l’itinéraire qu’avait « bâti » Paul Vachet, portait, le 1er mars 1928, le premier courrier Argentine-France qui, repris à Recife par l’aviso, aux îles du Cap Vert par l’hydravion du lieutenant de vaisseau Paris et à Dakar par les camarades du réseau d’Afrique, remonta, en forçant les étapes, vers Toulouse et Paris.

Le 16 avril, sur le même parcours, Mermoz, volant vingt-quatre heures de suite, reliait Buenos-Ayres à Rio, et le courrier, qui avait ainsi gagné douze heures, continua vers Recife.

Après s’être rendu personnellement à Asuncion avec Mermoz, Almonacid, directeur de l’Aéroposta Argentina, filiale de l’Aéropostale, Vachet, qui venait de signer une convention avec le Paraguay, aménagea ce nouveau