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Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/70

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huile seront remboursées par le constructeur en cas de succès… Le succès, nos audacieux n’en doutent pas.

En fait, l’appareil, baptisé « Inch’Allah », est assez fatigué par de précédents voyages et, malgré les soins de Dronne, donne de sérieuses inquiétudes à son équipage. Néanmoins, Verneilh et Dévé décident d’effectuer sans escale Tunis-Alicante, suivant une transversale encore inédite. Au retour en France, nos deux amis, toujours aussi désargentés mais riches d’une nouvelle expérience, reprennent leurs occupations respectives.

Tandis que Dévé continue ses cours de navigation, Verneilh est choisi par le commandant Pierre Weiss pour un voyage en Éthiopie avec le F-190. En cinq jours, Addis-Abbeba est relié à Paris au cours d’un très beau vol qui, malheureusement, se termine dans un fossé qui coupait l’ « aérodrome ».

Le Roi des Rois n’en fit pas moins fête aux aviateurs et les consola par des paroles d’une haute sagesse :

« Telle était, mes enfants, la volonté de Dieu ! Le principal est que vous soyez sains et saufs. »

Le rêve de Verneilh est pourtant, depuis 1930, de porter encore plus loin ses ailes.

« En regardant, raconta-t-il un jour, les feuilles bariolées qui représentent les terres et les mers, j’ai repéré un point rose de notre Empire qui n’a jamais été relié à la France par avion. Depuis lors un vol vers la Nouvelle-Calédonie me tente. »

L’appareil qui relierait sans escale le continent australien à la capitale de l’Australasie française devait posséder des qualités assez rares