Page:Ballanche - Pensées et Fragments, éd. Vulliaud, 1907.djvu/61

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point accidentelle, et qui attaque l’intimité de l’existence sociale.

(Le Vieillard et le Jeune Homme. 3e Entr.)


La société ne peut pas être dirigée dans un sens contraire à ses destinées ; et ses destinées sont en elles-mêmes.

(Le Vieillard et le Jeune Homme. 3e Entr.)


La question de l’origine du pouvoir est évidemment la même que celle de l’origine de la parole.

(Instr. soc., p. 177.)


Un prince légitime est toujours, et doit toujours être le représentant de la société dont il est appelé à diriger les destinées, c’est à la fois le signe et le but d’une véritable mission. S’il y manquait, la société serait opprimée, ce qui ne pourrait durer. Tel est l’arrêt sans appel qui a vaincu Bonaparte. Il ne représentait la société, qui était une société nouvelle, que parce que lui-même était un homme nouveau ; et cela ne suffisait point. Un souverain n’est point un homme, c’est une chose ; c’est une institution, c’est la royauté. Un souverain n’a point de liberté ; chez lui la volonté d’affection doit continuellement être en garde pour ne laisser parler que la volonté royale. Les prérogatives de la royauté sont douées d’une grande force et d’une énergie irrésistible, car ce sont l’énergie et la force de la société ; et elles agissent indépendamment de celui qui en est investi. Le souverain est le premier sujet des lois ; et les lois qu’il fait ou qu’il promulgue ne peuvent être que l’expression de la volonté générale : sans cela elles seraient frappées de désuétude à instant même.

(Le Vieillard et le Jeune Homme.)