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Après avoir réuni ses œuvres en 4 vol. in-8 (1830), Ballanche communiqua à quelques amis la Vision d’Hébal (1831) et s’entretint avec le public en publiant, dans des revues, quelques fragments de la Formule générale de l’Histoire et de La Ville des Expiations.

Ballanche fut reçu à l’Académie française, en 1842, on lui avait précédemment préféré Scribe. Ce fut Mérimée qui lut son discours de réception, et Chateaubriand assista à la séance. Celui qu’on appela le saint Ballanche est mort le 12 juin 1847. Il dort dans le tombeau de famille de Mme Récamier, à Montmartre.


II

Attirés par l’expression lyrique de ses pensées profondes, séduits par la candeur de ses sentiments généreux, les critiques qui se sont occupés de Ballanche ont, jusqu’à nos jours, négligé le caractère proprement philosophique de son œuvre. Toutefois, devant la leçon des faits, ils hésiteraient à le qualifier de rêveur. En effet, si Ballanche a vécu dans le nuage, le nuage s’est ouvert plus souvent que M. de Barante lui-même ne l’a cru, et les temps vécus par les générations présentes rendent, pour ainsi dire, actuel le Socrate lyonnais. On le verra en parcourant ce choix de ses œuvres. Il n’est pas étonnant, après cela, que beaucoup de nos contemporains attendent impatiemment la publication de cet ouvrage grandiose : La Ville des Expiations, qui n’est point, comme on l’a dit trop légèrement, « une utopie enfantine et charmante », puisque des hommes comme saint Augustin et Clément d’Alexandrie y verraient probablement la réalisation de leurs propres pensées.