Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol1.djvu/278

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tueux (mouni), le plus excellent de tous les brahmanes, alla à la demeure de Dhritarâshtra. Le Dalbhien, s’étant approché du roi, lui demanda des bestiaux. Dhritarâshtra, le plus grand des rois, plein de colère, lui dit, en voyant des vaches mortes accidentellement :

2326. Canaille de prêtre, emmène vite ces (bêtes) si cela te fait plaisir. Le rishi, qui connaissait les devoirs, en entendant ces paroles, se dit en lui-même :

2327. « Ah malheur ! Certes il m’a été dit à la cour du roi une parole funeste. » Dévoré de colère, le plus grand des brahmanes, ayant réfléchi un instant,

2328. Songea à perdre le roi Dhritarâshtra. Cet excellent mouni, ayant enlevé les chairs des (bêtes) mortes,

2329. Offrit jadis un sacrifice (dont) le royaume du roi Dhritarâshtra (constituait la victime). Ayant allumé le feu et y ayant versé (l’eau) du tîrtha de la Sarasvatî (en guise de libation),

2330. Le grand ascète Vaka, le Dalbhien, livré aux plus grandes austérités, sacrifia le royaume de ce (roi), sous les espèces de ces chairs même.

2331. Or, quand ce sacrifice terrible eut été pratiqué selon la règle, ô prince, le royaume de Dhritarâshtra alla en périclitant.

2332. Alors, ô roi, le royaume de ce (prince), qui se détruisait comme une grande forêt coupée par la cognée,

2333, 2334. Tomba dans le malheur, et cet acte sans raison porta ses fruits. roi, ce maître suprême des enfants des hommes s’affligea en voyant le royaume ébranlé ainsi, et réfléchit. Il fit d’abord, avec l’aide des brahmanes, des efforts pour être délivré (des malheurs qui fondaient sur lui).