Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol1.djvu/397

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3325. N’écrase pas sa tête du pied. Que ta vertu ne disparaisse pas complètement. Ce que (tu veux faire) n’est pas convenable, ô homme sans péché.

3326. Ô Bhîma, ne touche pas du pied un roi et un parent, maître de onze armées, et (surtout) le roi des Kourouides,

3327. Dont les parents sont tués, dont les ministres sont tués, dont l’armée est détruite, et qui, (lui-même), a succombé dans le combat. Il est digne de pitié à tous égards. Ce roi ne se dresse plus (devant nous) dans la bataille.

3328. Il est tombé, ses ministres, ses frères et ses sujets sont tués ; son armée est anéantie. C’était notre frère. Le traitement (que tu veux lui faire subir) n’est pas convenable.

3329. On disait jadis : « Bhîmasena est un homme de bien. » Comment, toi (qui avais) ces (qualités), (oses-tu) te placer au-dessus d’un roi ?

3330. Ayant ainsi parlé à Bhîmasena, Youdhisthira, triste, ayant des larmes dans la voix, s’approcha de Douryodhana, dompteur des ennemis, et lui dit :

3331. Ô mon ami, tu ne dois pas t’abandonner à la colère, ni te plaindre de ton sort. Certes, ce que tu as fais jadis a eu des résultats terribles.

3332. Sans doute, c’est la volonté du créateur du monde, qui a donné (à tes actes) cette étrange et impure conséquence, que nous avons voulu te tuer et que tu voulais nous détruire. Ô le plus grand des Kourouides,

3333. Certainement, c’est par ta propre faute que tu es tombé dans cette grande adversité, (qui a été causée) par ta cupidité, ton orgueil et ta sottise, ô Bharatide,