Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/15

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colère et à l’impatience, n’avait pas envie de dormir et soufflait comme un serpent.

34. La rage dont il brillait l’empêcha de s’abandonner au sommeil. Le grand guerrier examina ce bois à l’aspect terrible.

35. En inspectant les régions de la forêt habitées par les divers animaux, le guerrier aux grands bras vit le figuier indien entouré par des corneilles.

36. Des milliers de corbeaux y passaient la nuit. Ils y dormaient à l’aise, perchés séparément, ô Kourouide.

37. Pendant que ces corbeaux confiants étaient endormis de tous côtés, il vit venir un horrible hibou,

38. Brun rougeâtre, aux cris effroyables, ayant un grand corps, des yeux fauves, un bec puissant et de grandes serres, rapide comme Souparna.

39. Poussant un doux murmure, comme celui d’un oiseau qui se couche, il s’approcha des branches du figuier indien.

40. L’oiseau, l’Antaka des corneilles, descendit sur une branche du figuier, atteignit et tua un grand nombre de ces animaux.

41. Il coupa les ailes à quelques-uns, la tête à quelques autres, et, avec ses serres, il brisa les jambes à d’autres.

42, 43. En un instant, le fort (oiseau) eut tué ceux qui étaient à portée de sa vue. Tout le terrain entourant le figuier, fut jonché de cadavres et de tronçons (de corps), ô maître des hommes. Après avoir tué les corbeaux, le hibou était joyeux

44. D’avoir détruit ses ennemis, en les traitant à sa fantaisie. Après avoir vu cet acte déloyal, accompli pendant la nuit par le hibou,