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Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/162

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Janârdana avait, (en conséquence), pris ses précautions à cet égard.

329. Le roi, plein de force, saisissant à l’instant le Bhîma de fer avec ses deux mains, le brisa, croyant que c’était Vrikodara.

330. Doué de la force de dix mille éléphants, ce roi, ayant brisé le Bhîma de fer, (s’était) écrasé la poitrine (contre cette statue), et il vomissait le sang par la bouche.

331. Puis il tomba à terre, baigné de sang, pareil à un (arbre) parijàta (eritrica indica), à la cime et aux branches fleuries.

332. Alors, le savant cocher (Sañjaya), fils de Gavalgani, le saisit, et lui dit, en l’apaisant et le réconfortant : « Change cette manière d’agir. »

333. Ayant exhalé sa fureur et réprimé sa colère, ce roi au grand cœur s’écria, plein de chagrin : « Ah Bhîma ! Ah ! »

334. Voyant que sa colère était calmée et qu’il regrettait d’avoir tué Bhîma, le Vasoudévide, le plus grand des héros, lui adressa ces paroles :

335. « Ne te lamente pas, ô Dhritarâshtra, Bhîma, que voici, n’est pas tué, et tu n’as anéanti, ô roi, que cette image de fer.

336. Ô taureau des Bharatides, en m’apercevant que tu étais en proie à la fureur, j’ai écarté (du danger) le fils de Kountî, qui était (déjà) entre les dents de la mort.

337. Car, ô tigre des rois, nul ne t’égale en force (corporelle). Qui pourrait, ô guerrier aux grands bras, supporter ton embrassement ?

338. Nul ne saurait, pas plus qu’après avoir rencontré Antaka, en sortir vivant. Personne ne saurait survivre à l’étreinte de tes deux bras.