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Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/161

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319. « Que penser maintenant, (disaient-elles), de la connaissance du devoir et de la bienveillance du roi, puisqu’il a fait mourir pères, frères, gourous, fils et amis ?

320. Après avoir fait tuer Drona et ton grand oncle Bhîshma, ainsi que Jayadratha, quel est (l’état de) ton cœur, ô grand roi ?

321. Que feras- tu de la royauté, ô Bharatide, en ne voyant plus (près de toi) tes pères, tes frères, l’invincible Abhimanyou, et les fils de Draupadî ? »

322. Dharmarâja Joudhishthira passa devant ces (femmes), qui criaient comme des orfraies, et le guerrier aux grands bras alla saluer (le frère aîné) de son père.

323. Puis, quand le tourmenteur de ses ennemis eut salué, selon la règle, (le frère de) son père, les (autres) fils de Pândou (se présentèrent eux-mêmes) de toutes parts, en énonçant leurs noms.

324. Le père, plein de chagrin, tourmenté par la douleur que lui causait la mort de ses fils, embrassa, sans (grand) plaisir, le fils de Pândou, cause de leur trépas.

325. Après avoir embrassé Dharmapoutra et lui avoir adressé des paroles de consolation, le scélérat (de Dhritarâshtra), pareil à un feu brûlant, chercha (des yeux) Bhîma, ô Bharatide.

326. Enflammé contre ce (héros), du feu d’une colère excitée par le vent de son chagrin, il avait l’air de consumer Bhîma, comme l’incendie dévore une forêt.

327. Hari (Krishna), s’apercevant de ses mauvais desseins à l’égard de Bhîma, retira celui-ci d’entre ses mains et lui substitua une (statue de) fer de Bhîma.

328. Hari, doué d’une grande sagesse, avait, à sa mine, instantanément deviné (ses intentions). Le grand sage