Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/185

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492. Ô Vrishnien, celui-ci, le plus grand des rois, ayant fait l’añjali, me dit : « Que dans cette bataille entre des parents, ma mère me souhaite la victoire ! »

493. Quand il eut ainsi parlé, ô tigre des hommes, moi qui connaissais tous les malheurs qui allaient fondre sur nous, je lui dis : « Là où est le devoir, là est la victoire.

494. Et comme, ô mon fils, tu ne perds pas ton sang froid dans la bataille, tu obtiendras certainement les mondes que l’on acquiert par les armes, (pour en jouir) à la manière des immortels. »

495. Voilà ce que je lui dis jadis ; et je ne pleure pas sur ce fils, mais sur le malheureux Dhritarâshtra, dont les parents sont tués.

496. Ô Madhavide, vois, étendu sur une couche de héros, mon impétueux fils, le plus excellent des guerriers, que le combat enivrait !

497. Ce tourmenteur des ennemis, qui, (jadis), marchait à la tête des (rois) sacrés par l’aspersion de l’eau sur la tête, celui-là même repose maintenant dans la poussière ! Vois les changements (apportés par) le temps !

498. Assurément, l’héroïque Douryodhana a atteint un refuge auquel il est difficile de parvenir, (puisque), la face tournée vers (l’ennemi), il repose sur une couche honorée par les héros.

499. De sinistres chacals tiennent (maintenant), pour le (roi) endormi sur sa couche de héros, la place (qu’occupaient) (jadis) les plus belles femmes, qui le divertissaient on l’environnant.

500. Les vautours entourent ce (prince), gisant privé de vie sur le sol de la terre, et qui, jadis, était réjoui par (la présence) des sages, qui se pressaient autour de lui.