Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/196

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jadis rougissait, (même) sous l’influence du mâdhvika (sorte de liqueur spiritueuse), le serre dans ses bras.

575. Après avoir détaché sa cuirasse ornée d’or et couverte de sang, ô héros, elle aperçoit le corps.

576. En le voyant, ô Krishna, cette enfant te dit : « Ô Poundarîkâksha, celui-ci, qui avait des yeux aussi beaux que les tiens, est abattu !

577. Ô homme sans péché, il était ton égal en force, en héroïsme et en énergie, ainsi que par son extrême beauté. »

578. « Est-ce que ton corps très délicat », (lui dit-elle), « habitué à coucher sur des peaux d’antilope rourou, ne souffre pas maintenant (d’être étendu) sur la terre (nue) ? »

579. Ses deux grands bras, (semblables) à des trompes d’éléphants, dont la peau a été rendue calleuse par le contact (fréquent) de la corde de l’arc, ornés de bracelets d’or, sont étendus. Il repose,

580. Plongé maintenant, (dirait-on), dans un profond sommeil, comme s’il était fatigué après avoir livré différents combats. « Tu ne me réponds pas, à moi qui, affligée, gémis (auprès de toi) !

581. Je ne me souviens pas de t’avoir (jamais) fait aucune offense. Pourquoi ne me réponds-tu pas ? Jadis, quand tu m’apercevais, (même) de loin, ne me parlais tu pas ?

582, 583. Je ne me souviens pas que tu m’aies (jamais) offensée. Pourquoi ne me réponds-tu pas ? Où iras-tu, ô noble (héros), après m’avoir abandonnée, moi qui suis de noble (race), et (après avoir abandonné) Soubhadrâ, ainsi que ces (illustres) parents, semblables aux dieux ? » Sou-