Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/197

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levant, avec la main, les cheveux souillés de sang, (de son mari),

584, 585. Appuyant sa tête contre son sein, elle l'interroge comme s’il était encore vivant. « Comment », (dit-elle), « ces grands guerriers t’ont-ils tué, toi qui étais le fils de la sœur du Vasoudevide et le fils de l’archer porteur de Gândiva, alors que tu te trouvais au milieu de la bataille ? Honte à ces cruels, Kripa, Karna, Jayadratha.

586. Ainsi qu’à ces deux (guerriers), Drona et son fils, par qui ta perte a été consommée ! Quel était alors l’état d’esprit de tous ces maîtres des hommes,

587. Qui, après t’avoir entouré, toi qui étais un enfant, et qui étais seul, t’ont tué pour mon malheur ? Comment donc, sous les yeux des Pândouides et des Pâñcâlas,

588, 589. Ô héros, toi qui avais de (nombreux) protecteurs, as-tu pu trouver la mort, comme un homme que nul ne protège ? Et comment ô héros, en te voyant tué dans le combat par de nombreux (adversaires), ton père, ô tigre des hommes, cet héroïque fils de Pândou, (peut-il) vivre encore ? Ni la conquête considérable de la royauté, ni la défaite de leurs ennemis,

590, 591. Ne satisferont, sans toi, les fils de Prithâ, ô guerrier aux yeux de lotus. Par l’observation du devoir, et en domptant (mes sens par l’ascétisme), je vais me hâter de te suivre aux mondes que tu as conquis par les armes. Prête-moi ton aide. Mais il est difficile à quelqu’un de mourir, quand il n’a pas conquis les mondes (supérieurs),

592, 593. Puisque moi, malheureuse, je reste vivante, après t’avoir vu tuer dans la bataille. Maintenant, ô tigre