selon les circonstances, en aboutissant à des contradictions, elles se font échec les unes aux autres.
112. La variété des pensées des hommes fait que les résolutions sont instables, surtout quand l’esprit est affaibli.
113. De même qu’un médecin habile, après avoir reconnu scientifiquement la maladie, institue le traitement, en s’appliquant au but à atteindre, et cela en vue de la guérison, ô roi,
114. De même les hommes, aidés par leur propre sagesse, prennent une résolution qui s’applique à leur affaire, et les (autres) hommes les blâment.
115. Le mortel est abusé dans sa jeunesse par certaines idées, dans l’âge moyen par d’autres, et, quand il est vieux, il en adopte d’autres encore.
116. Ô Bhoja, l’homme change de manière de voir, quand il tombe dans un profond malheur, et aussi quand il jouit d’une prospérité extrême.
117. Chez un seul et même homme les pensées sont différentes à diverses époques ; par suite de son insuccès, les (idées qu’il avait jadis) ne lui plaisent plus (maintenant).
118. Après qu’un homme a adopté, dans sa sagesse, la résolution qu’il juge bonne, il la met à exécution pour accomplir son dessein, et elle lui fait faire un effort.
119. Car, ô Bhoja, tout homme qui a pris une résolution (en disant) : « Voilà qui est bien », se met allègrement à agir, (même) s’il est question de tuer.
120. Certes, tous les hommes faisant fond sur leur propre sagesse et sur leurs propres réflexions, agissent de diverses manières. Ils croient que c’est bien ainsi.