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CHAPITRE III


DISCOURS DU FILS DE DRONA


Argument : Discours du fils de Drona.


105. Sañjaya dit : Après avoir entendu les bonnes, vertueuses et utiles paroles de Kripa, ô grand roi, Açvatthâman, consumé de peine et de douleur,

106. Brûlé par le chagrin comme par un feu ardent, conçut une pensée cruelle, sous l’effet de laquelle il dit à ses deux (compagnons) :

107. Tout homme trouve que sa propre pensée, quelle qu’elle soit est la meilleure. Tous les hommes sont individuellement satisfaits de leur sagesse, quelle qu’elle soit.

108. Chacun pense qu’il est (l’homme) le plus sage (qui soit) au monde. Le moi de tout homme s’accorde à lui-même la plus grande estime et toute louange.

109. Car la sagesse de chacun est fondée sur l’approbation qu’il se donne à lui-même. On blâme incessamment la manière de penser des autres et on glorifie la sienne propre.

110. Ceux qui se conduisent de la même manière dans une conjoncture (déterminée, quoique) pour des raisons particulières (à chacun d’eux), sont satisfaits les uns des autres et s’estiment constamment beaucoup.

111. Mais quand les pensées d’un même homme varient