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Considère les choses comme il convient, et vois (ce qui se passe entre) les dieux et les asouras.

230. (En dépit des règles ordinaires de l’ascétisme), ô roi, les dieux désirent-ils quelque chose plus vivement que la destruction (des asouras), leurs parents (et leurs rivaux) ? Si on ne devait (jamais) rien enlever à autrui, comment (les ksatriyas) accompliraient-ils leurs devoirs ?

231. Cela est établi par les poètes dans les védas. Or les trois védas doivent être étudiés par le sage. (C'est une chose) qu’il faut faire régulièrement.

232. Il faut, de toutes manières, rechercher la richesse, et offrir des sacrifices avec persévérance. C’est par la violence (et non par l’ascétisme), que tous les dieux ont conquis leur place dans le ciel.

233. Par quel moyen, autre que la violence envers (les asouras) leurs parents, les dieux cherchent-ils l’accomplissement de leurs désirs ? Voilà comment les dieux ont résolu d’agir, voilà ce que prescrivent les paroles éternelles des védas.

234. On apprend, on instruit, on sacrifie, on fait sacrifier ; mais il y a mieux que tout cela, c’est de s’enrichir aux dépens des autres.

235. Nous ne voyons nulle part une richesse quelconque, qui n’ait pas été ravie. C’est ainsi que les rois conquièrent cette terre,

236. Et disent, après s’en être emparé : « Elle est à moi », comme fait un fils en ce qui concerne les biens de son père. Les râjarshis célestes déclarent même que tel est leur devoir.

237. De la même manière que les eaux provenant de l’Océan, se répandent (en pluie) dans les dix directions