Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/294

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437. On ne saurait obtenir une grande prospérité, sans avoir détruit les parties vitales des ennemis, sans avoir accompli des actions difficiles, sans avoir tué, comme le pêcheur (tue les poissons qui lui servent d’aliment).

438. Ici-bas, (le roi) qui ne frappe pas, n’obtient ni renommée, ni moyens de subsistance, ni sujets. Ce n’est que par le meurtre de Vritra, qu’Indra est devenu Mahendra (le grand Indra).

439. Les dieux même ont tué, et (cependant) le monde leur rend de grands honneurs. Roudra fut un meurtrier, ainsi que Skanda, Çakra, Agni, Yarouna, Yama ;

440. Kâla (le temps (fut un meurtrier, ainsi que Mrityou (la mort), Vâyou (le vent), le fils de Viçravana (Kouvera), le Soleil, Vâsava, les Marouts, les Viçvedevas, ô Bharatide.

441. Les hommes s’inclinent devant la majesté de ces dieux, et leur rendent des hommages qu’ils refusent à Brahma, à Poushan et au créateur.

442. Quelques hommes (seulement), dont toutes les œuvres sont vantées, offrent des sacrifices (aux dieux qui se sont montrés) indifférents à l’égard de tous les êtres, et qui, ayant dompté leurs sens, ont fait de l’apaisement leur but principal.

443. Je ne vois pas, en vérité, dans le monde, de créature qui vive sans causer de dommage ; les êtres se nourrissent des êtres, les plus forts (mangent) les plus faibles.

444. L’ichneumon mange la souris, le chat mange l’ichneumon, le chien mange le chat, ô roi, et les bêtes de proie mangent le chien.

445. L’homme les mange tous. Vois quelle est la marche du temps ! Tout ce qui est mobile et immobile sert d’aliment à la vie ;