Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/62

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abandonné leurs portes, les hommes des goulmas désertant leurs goulmas,

420. Couraient (droit) devant eux, s’enfuyaient hors d’eux-mêmes, éperdus, et ne se reconnaissaient pas les uns les autres.

421. L’esprit égaré par le Destin, ils criaient : « Mon père ! Mon fils ! » Tout en fuyant, ayant abandonné leurs postes,

422. Les hommes se demandaient mutuellement du secours, (en se désignant les uns les autres) par leurs noms de familles. D’autres tombaient à terre, en poussant les cris de : Ah ! Ah !

423-425. Le fils de Drona, les entendant au milieu du combat, les arrêtait (en les tuant). D’autres kshatriyas, hors d’eux-mêmes, transis de peur (en se voyant) massacrer sans répit, s’enfuyaient du camp. Mais Kritavarman et Kripa tuaient à la porte ces guerriers effrayés qui s’y précipitaient, les cheveux déliés, ayant laissé tomber leurs armes et leurs cuirasses et faisant l’añjali.

426. Ils ne laissaient passer aucun de ces (hommes) effrayés et se lamentant. Aucun ne leur échappa en sortant du camp.

427. Et même, ô grand roi, Kripa et Kritavarman, tous les deux furibonds, désirant faire ce qui était agréable au fils de Drona, et même davantage (si c’était possible),

428-431. Mirent le feu au camp en trois endroits. Alors, ô grand roi, le camp étant éclairé, Açvatthâman, qui réjouissait (ainsi les mânes de) son père, put, en voyant ce qu’il faisait, le parcourir l’épée à la main. Le plus grand parmi les meilleurs des brahmanes, priva de la vie, avec son glaive, de nombreux héros qui couraient çà et là, et