Page:Balmont - Quelques poèmes, 1916.djvu/121

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C’est un champ. La nuit regarde.
Caressant est le regard étoilé.
Les doux épis chuchotent,
Tous les épis chuchotent,

Se redressent, chantent, —
Se penchent pour le sommeil.
Sève de vie. Labeur éternel.
Avec douceur le grain frôle le grain.....

Qu’est-ce qui est plus loin ? Une théorie
De troncs non vivants, mais vivants :
Des grappes de fruits au-dessus de la terre,
À nouveau, principe des principes.

Sur de petits piquets
Une tempête recelée,
Rire sonore, et le vers sonore,
Un moment d’oubli, — la Vigne !