les énergies vitales de la Jeunesse. Ceux qui ne se contentaient ni des douteuses délices du retour, loin des villes et de la « civilisation pourrie », à la vie sainte du paysan, à la béatitude de la non-résistance au mal, prêches par Tolstoï, ni du carriérisme officiel, se débattaient parmi des recherches stériles d'une solution quelconque du : pourquoi la vie ? question toujours présente dans une jeune âme Russe. Aussi, le nombre de suicides et de cas d' aliénation mentale pendant ces tristes années, devint-il effrayant et incroyable.
Balmont n’échappa pas au sort de sa génération : il
connut la persécution, il connut le désespoir jusqu’à
une tentative de suicide. La série noire commence en
1884, alors qu’on l’accusa d’un « crime d’Etat », affiliation
à un cercle révolutionnaire : pour quoi il est exclu
du Gymnase. Il est cependant admis, après quelque
temps, dans un Lycée d’une autre ville, mais contraint
de vivre « comme dans une prison », dit-il dans une
courte autobiographie, interné chez un de ces professeurs
de l’époque plutôt policiers que pédagogues.
« Je maudis le Gymnase de toutes mes forces », continue le poète, de qui le système nerveux demeura