Page:Baltard, Callet - Les Halles centrales de Paris.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
9
LES HALLES CENTRALES

édifice destiné à la vente et à l’entrepôt des blés et des farines. Commencée en 1763, cette nouvelle halle, de forme circulaire, fut achevée en 1772, sur les dessins et sous la direction de Le Camus de Mézières. La face extérieure de ce monument a le caractère massif et solide des édifices destinés à l’utilité publique datant de la même époque. Elle est percée de 28 arcades au rez-de-chaussée, et d’autant de fenêtres qui éclairent l’étage supérieur. On monte à cet étage par deux escaliers, placés à égale distance l’un de l’autre, et très-remarquables par leur appareil. Chaque étage est couvert de voûtes composées en pierres de taille et en briques. La coupole, telle que nous la voyons aujourd’hui, fut élevée en 1812, sur les dessins de M. Brunet, habile architecte. Construite avec des fermes de fer coulé, et couverte de lames de cuivre, cette nouvelle coupole a remplacé l’ancienne charpente, détruite par le feu en 1802. Grâce à ce procédé, un pareil accident n’est plus à craindre.

En 1786, Louis XVI faisait élever, sur les dessins de Legrand et Molinos, la Halle aux toiles, vaste hangar qui, resserré par les rues de la Poterie et de la Petite-Friperie, s’allonge lourd et froid comme un monument funéraire, entre la rue de la Tonnellerie et le marché des Innocents.

À la même époque, une mesure de prudence faisait fermer le cimetière des Innocents. Depuis des années, ce foyer d’infection permanent, au centre d’un quartier populeux, avait ému les chefs de la salubrité publique. En 1785, à la suite d’un éboulement attribué à la dépression des corps dans les fosses, défense fut faite de continuer les inhumations. Au bout de quelque temps, le cloître ou portique à arcades qui entourait le cimetière fut démoli ; l’ancienne terre, fouillée profondément, fut transportée, avec les ossements qu’elle contenait, dans les carrières du sud de Paris, connues depuis sous le nom de Catacombes ; le sol, en grande partie renouvelé, fut pavé, et le marché put s’étendre de la rue Saint-Denis jusqu’à la rue du Marché-aux-Poirées et à la rue de la Lingerie. Au centre de la place, s’éleva la fontaine de Jean Goujon.

En 1813, on construisit tout autour de ce marché des galeries en