Page:Baltet - L'art de greffer.djvu/116

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les greffes, on rafraîchit avec la serpette les plaies plus ou moins vivaces ou séchées.

Les rameaux à greffer sont coupés en hiver et conservés (Voir page 56) jusqu’à l’ascension de la sève ; l’essentiel est qu’ils ne bourgeonnent pas encore, et que l’écorce reste vive. Au moment du greffage, le sujet peut bourgeonner, mais le greffon, non.

Le greffon est un fragment de rameau long de 0m,05 à 0m,12 environ. La moitié supérieure aura deux ou trois yeux ; la partie inférieure sera taillée en biseau plat dit pied-de-biche ou bec-de-flûte ; le biseau doit commencer en face d’un œil, traverser l’étui médullaire et se terminer en s’amincissant ; ainsi purgé de moelle, il se soudera mieux au sujet ; il ne faut donc pas lui laisser trop d’épaisseur. Un petit cran ménagé à la partie supérieure du biseau est utile, en ce sens qu’il permet d’asseoir le greffon à plat ou à cheval sur le sujet, suivant sa coupe plane ou oblique.

L’insertion de cette greffe se fait en tête du sujet, sur la coupe, entre l’écorce et le bois ; on amincit les deux faces de la pointe du biseau pour en faciliter le glissement : souvent le greffeur se contente d’humecter cette pointe entre ses lèvres.

Les greffeurs ont habituellement à leur disposition un petit instrument en bois ou en ivoire, aminci vers la pointe, qui leur sert à préparer, à essayer le logement du greffon. Ils introduisent cet instrument à l’endroit désigné, le retirent et