Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/132

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Les baisers de Muirland arrêtèrent ces paroles ; cependant les nuits se succédèrent, et au milieu de chaque nuit les yeux éclatans de Spellie arrachaient le fermier à son sommeil ; la force du fermier y succombait.

« Mais, ma chère amie, demanda Jock à sa femme, est-ce que vous ne dormez jamais ?

— Dormir, moi !

— Oui, dormir ! il me semble que depuis que nous sommes mariés vous n’avez pas dormi un moment.

— Dans ma famille, on ne dort jamais. »

Les orbes azurés de la jeune femme versaient des rayons plus ardens.

« Elle ne dort pas ! s’écria avec désespoir le fermier, elle ne dort pas ! »

Il retomba épuisé et terrifié sur l’oreiller.

« Elle n’a pas de paupières, elle ne dort pas ! répéta-t-il.