Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/200

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vous m’avez appris ; ne jouons pas notre bonheur et notre repos. Il peut y avoir erreur dans tout cela. Nous allons monter dans la même chaise de poste, et nous irons à l’instant trouver cette femme qui n’imposera pas à notre crédulité. Nous la paierons, mais pour nous faire des révélations complètes. Venez, monsieur.

»Ses mains se serraient convulsivement. Je pris mon chapeau. Nous partîmes, et pendant toute la route nous ne prononçâmes pas un mot. Nous arrivâmes le soir même de bonne heure à l’auberge. Quel fut mon étonnement ou plutôt mon indignation quand je vis Marie dans le parloir ! Elle était donc venue s’assurer de la discrétion de l’hôtesse, et sa présence seule dans ce lieu était une preuve de sa faute.

» — Vous ici, madame, lui dis-je  ! comment y êtes-vous venue ? pourquoi ?… Qui vous a donc appris que je fusse venu ici avant vous ?… N’espérez pas…

»Elle m’interrompit en tirant vivement le cordon de la sonnette ; l’hôtesse se présenta. Marie voulut