Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/22

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il y eut une levée de boucliers en Bretagne et dans la Vendée. Le premier consul, empressé de pacifier la France, entama comme vous le savez des négociations avec les principaux chefs, déploya les plus vigoureuses mesures militaires ; et, tout en combinant des plans de séduction, mit en jeu les ressorts machiavéliques de la police, alors confiée à Fouché. Rien de tout cela ne fut inutile, et il réussit à étouffer la guerre de l’Ouest.

A cette époque, un jeune homme appartenant à la famille de Maillé fut envoyé par les chouans, de Bretagne à Saumur, afin d’établir des intelligences entre certaines personnes de la ville ou des environs et les chefs de l’insurrection royaliste. Instruite de son voyage, la police de Paris avait dépêché des agens chargés de s’emparer du jeune émissaire à son arrivée à Saumur. Effectivement, il fut arrêté le jour même de son débarquement, car il vint en bateau, sous un déguisement de maître marinier ; mais c’était un homme d’exécution !… Il avait calculé toutes les chances de son entreprise, et son passe-port, ses papiers étaient si bien en règle, que les gens envoyés pour se saisir de lui craignirent de s’être trompés.