lit, laissa la corde en dehors pour faire croire à sa chute ; et, tranquillement tapi derrière la porte, il attendit l’arrivée du perfide guichetier, en tenant à la main une des barres de fer qu’il avait sciées.
Le guichetier ne manqua pas de venir, et plus tôt qu’à l’ordinaire, pour recueillir la succession du mort ; il ouvrit la porte en sifflant ; mais quand il fut à une distance convenable, Beauvoir lui asséna sur le crâne un si furieux coup de barre que le traître tomba comme une masse, sans jeter un cri ; la barre lui avait brisé la tête. Le chevalier déshabilla promptement le mort, prit ses habits, imita son allure, et, grâces à l’heure matinale et au peu de défiance des sentinelles de la porte principale, il s’évada.
— Il faut des guerres civiles pour faire éclore des caractères semblables !… s’écria un avocat célèbre. Ces aventures où l’ame se déploie dans toute sa vigueur ne se rencontrent jamais dans la vie tranquille telle que la constitue notre civilisation actuelle, si pâle, si décrépite.
— Encore la civilisation !… répliqua un médecin, votre mot est placé !… Depuis quelque temps, poètes,