Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/375

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beau spectacle, il fut atteint d’un redoublement de rire qui ne se calma que quand il vint à haleter sous un hoquet furieux.

Accourus au cri terrible qu’avait jeté la pauvre mère avant de s’évanouir, tous les habitans de la maison furent témoins de cette horrible scène, dont le bruit ne tarda pas à se répandre dans la ville. Le matin même, sur un mandat du procureur-général, M. Desalleux fut conduit dans la prison criminelle d’Orléans, et on a remarqué depuis que la chambre où il fut déposé était celle qu’avait habitée Pierre Leroux jusqu’au moment de son exécution.

La fin du magistrat fut un peu moins tragique.

Déclaré, sur l’avis unanime des médecins, atteint de monomanie et de folie furieuse, celui qui s’était cru destiné à remuer le monde par sa parole fut conduit à l’hôpital des fous, et, durant plus de six mois, on le tint enchaîné dans une cellule obscure. Au bout de ce temps, comme il n’avait donné aucun signe de férocité, on lui ôta sa chaîne et il fut mis à un régime plus doux.

Aussitôt qu’il eut la liberté de ses mouvemens, une étrange folie, qui ne le quitta plus, se déclara chez