Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/400

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it-il.

Puis, après cette espèce de sentence, il lui montra ses trois amis profondément endormis ; et, tirant avec brusquerie de dessous son manteau un bras de femme récemment coupé, il le présenta vivement au chirurgien, en lui montrant un signe semblable à celui qu’il avait si imprudemment décrit :

— Est-ce bien le même ?… demanda-t-il.

A la lueur d’une lanterne posée sur le lit, le chirurgien, glacé d’effroi, répondit par un signe de tête ; et, sans plus ample information, le mari de l’inconnu lui plongea son poignard dans le cœur !…

— Le conte est furieusement brun, dit un des auditeurs, mais il est encore plus invraisemblable ; car pourriez-vous m’expliquer qui, du mort ou de l’Espagnol, vous a raconté cela ?…

— Monsieur, répondit le narrateur, piqué de l’observation, comme fort heureusement le coup de poignard que j’ai reçu a glissé à droite au lieu d’aller à gauche, vous me permettrez de savoir un peu ma propre