Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/74

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Ce fut tout ce que je tirai de ce garçon… qui ne paraissait point méchant du tout. Les gendarmes ne lui avaient seulement pas lié les mains. La voiture vint à verser au-dessus de Bellon. — Mais non, elle ne versa pas. L’un des brancards s’était cassé. Nous en sortîmes tous ; les gendarmes se mirent de chaque côté de ce malheureux en le laissant libre ; néanmoins ils avaient l’œil sur lui. Ce gaillard-là, voyant le conducteur s’y prendre assez mal pour relever la patache, l’aida, lia lui-même une perche pour remplacer le brancard ; et quand tout fut fini :

— Ah ! ça ira !… maintenant, dit-il en achevant de serrer le dernier nœud d’une corde, et il remonta dans cette voiture qui le menait pour ainsi dire au supplice. Il fut exécuté à Tours.

— Bah ! ce sang froid n’a rien de bien extraordinaire, dit un jeune homme qui était venu du salon du jeu, au milieu de ma narration, et n’avait pas assisté aux prémisses de mon argumentation. Il existe une foule d’anecdotes sur les derniers momens des criminels ; et, si je vous cite à ce propos un fait de ce genre, bien autrement curieux, c’est parce que je le