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INTRODUCTION

montre tant de plaisir à décrire, mousselines de l’Inde, cachemires, pèlerines ruchées, souliers de prunelle.

Et, tout naturellement, comme le fruit de ces années-là, paraît le traité de la Vie Élégante[1].

Quelle étape il y avait à parcourir pour faire un dandy de ce jeune Balzac, qui descendait alors de sa mansarde sans feu !

Lamartine qui l’a vu à ses débuts, chez Sophie Gay, laisse de lui un amusant portrait :

« Il portait un costume qui jurait avec toute élégance, habit étriqué sur un corps colossal, gilet débraillé, linge de gros chanvre, bas bleus, souliers qui creusaient le tapis, apparence d’un écolier en vacances qui a grandi pendant l’année et dont la taille fait éclater le vêtement, voilà l’homme qui valait à lui seul une bibliothèque de son siècle. »

Quelques années seulement… et voici Balzac célèbre par le faste de son équipage, de ses habits et de ses bijoux. Un détail en est resté

  1. Traité de la Vie élégante, publié par « La Mode » d’octobre et de novembre 1833.
    Quant à la Théorie de la Démarche, elle parut dans l’ « Europe Littéraire » d’août et de septembre 1833.
    Ces deux œuvres ne furent éditées qu’après la mort de Balzac : le Traité de la Vie élégante en 1854 et la Théorie de la Démarche en 1855.