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Page:Balzac- Traité de la vie élégante - 1922.djvu/15

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INTRODUCTION

célèbre : cette canne, longue comme celle d’un tambour major, dont la pomme enrichie de pierreries était creuse et contenait des cheveux de femmes[1]. Il a des chevaux, des laquais, une livrée splendide rehaussée de galons et de boutons d’or sur lesquels brillaient les armes des Balzac d’Entragues.

« Il faut travailler pour ces gredins de chevaux, que je ne puis parvenir à nourrir de poésie, écrit-il en 1832. Ah ! une douzaine de vers alexandrins en guise d’avoine ! »

Werdet, qui fut un de ses éditeurs, nous a laissé le récit de la petite fête que lui offrit Balzac le soir de la mise en vente de la première édition du « Livre Mystique » qui contenait « Séraphita » et qui fut enlevée tout entière le jour même.

« Il portait, dit Werdet, un habit bleu barbeau à boutons d’or ciselé, pantalon noir à sous-pieds, gilet blanc en piqué anglais, sur lequel chatoyaient les anneaux d’une chaîne d’or microscopique ; bas de soie noire à jours, souliers vernis, linge très fin, d’une blancheur irréprochable cette fois — note le narrateur ironiquement, — gants beurre frais, chapeau à larges bords en véritable castor et, comme de juste, sa fameuse canne. »

  1. Cette canne, devenue légendaire, fournit à Mme de Girardin le titre d’un de ses livres : « La Canne de M. de Balzac ».