Page:Balzac- Traité de la vie élégante - 1922.djvu/68

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Et alors la publication d’un traité sur la vie élégante parut facile et fut unanimement résolue, comme étant un grand bienfait pour l’humanité, comme un pas immense dans la voie des progrès.

Il est inutile d’ajouter que nous devons à Brummel les inductions philosophiques par lesquelles nous sommes arrivé à démontrer, dans les deux précédents chapitres, combien la vie élégante se liait fortement à la perfection de toute société humaine : les anciens amis de cet immortel créateur du luxe anglais auront, nous l’espérons, reconnu la haute philosophie à travers la traduction imparfaite de ses pensées.

Il nous serait difficile d’exprimer le sentiment qui s’empara de nous lorsque nous vîmes ce prince de la mode : c’était tout à la fois du respect et de la joie. Comment ne pas se pincer épigrammatiquement les lèvres, en voyant l’homme qui avait inventé la philosophie des meubles, des gilets, et qui allait nous léguer des axiomes sur les pantalons, sur la grâce et sur les harnais ?

Mais aussi comment ne pas être pénétré d’admiration pour le plus intime ami de George IV, pour le fashionable qui avait imposé des lois à l’Angleterre, et donné au prince de Galles ce goût de toilette et de confortabilisme qui valut