Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/108

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VAUTRIN.

Et mieux que vous autres ! Vous aimez quelquefois bien mal vos enfants. — Vous me le gâterez ! — Il était d’un courage imprudent, il voulait se faire soldat, et l’empereur l’aurait accepté. Je lui ai montré le monde et les hommes sous leur vrai jour. Aussi va-t-il me renier.

LA DUCHESSE.

Mon fils ingrat ?

VAUTRIN.

Non, le mien.

LA DUCHESSE.

Mais rendez-le-moi donc sur-le-champ !

VAUTRIN.

Et ces deux hommes là-haut, et moi, ne sommes-nous pas compromis ? M. le duc ne doit-il pas nous assurer le secret et la liberté ?

LA DUCHESSE.

Ces deux hommes sont à vous, vous veniez donc…

VAUTRIN.

Dans quelques heures, du bâtard et du fils légitime, il ne devait vous rester qu’un enfant. Et ils pouvaient se tuer tous les deux.

LA DUCHESSE.

Ah ! vous êtes une horrible providence.

VAUTRIN.

Et qu’auriez-vous donc fait ?


Scène XIV.

les mêmes, LE DUC, LAFOURAILLE, BUTEUX, SAINT-CHARLES, tous les domestiques.
LE DUC, désignant Vautrin.

Emparez-vous de lui ! (Il montre Saint-Charles.) et n’obéissez qu’à Monsieur.