Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/113

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LA DUCHESSE DE MONTSOREL.

Tu étais donc bien mon enfant ! Mesdames, (elle saisit Raoul) voici Fernand de Montsorel, mon fils, le…

LE DUC, prenant Raoul par la main et interrompant sa femme.

L’aîné, l’enfant qui nous avait été enlevé, Albert n’est plus que le comte de Monsorel.

RAOUL.

Depuis trois jours je crois rêver ! vous, ma mère ! vous Monsieur…

LE DUC.

Eh bien ! oui.

RAOUL.

Oh ! là, où on me demandait une famille…

VAUTRIN.

Elle s’y trouve.

RAOUL.

Et… y êtes-vous encore pour quelque chose ?

VAUTRIN, à la duchesse de Montsorel.

Que vous disais-je ? (À Raoul.) Souvenez-vous, monsieur le marquis, que je vous ai d’avance absous de toute ingratitude. (À la duchesse.) L’enfant m’oubliera, et la mère ?

LA DUCHESSE DE MONTSOREL.

Jamais.

LE DUC.

Mais quels sont donc les malheurs qui vous ont plongé dans l’abîme ?

VAUTRIN.

Est-ce qu’on explique le malheur ?

LA DUCHESSE DE MONTSOREL.

Mon ami, n’est-il pas en votre pouvoir d’obtenir sa grâce ?

LE DUC.

Des arrêts comme ceux qui l’ont frappé sont irrévocables.