Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/114

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VAUTRIN.

Ce mot me raccommode avec vous, il est d’un homme d’État. Eh ! monsieur le duc, tâchez donc de faire comprendre que la déportation est votre dernière ressource contre nous.

RAOUL.

Monsieur…

VAUTRIN.

Vous vous trompez, je ne suis pas même monsieur.

INÈS.

Je crois comprendre que vous êtes un banni, que mon ami vous doit beaucoup et ne peut s’acquitter. Au delà des mers, j’ai de grands biens, qui, pour être régis, veulent un homme plein d’énergie : allez y exercer vos talents, et devenez…

VAUTRIN.

Riche, sous un nom nouveau ? Enfant, ne venez-vous donc pas d’apprendre qu’il est en ce monde des choses impitoyables. Oui, je puis acquérir une fortune, mais qui me donnera le pouvoir ?… (Au duc de Montsorel.) Le roi, monsieur le duc, peut me faire grâce ; mais qui me serrera la main ?

RAOUL.

Moi !

VAUTRIN.

Ah ! voilà ce que j’attendais pour partir. Vous avez une mère, adieu !


Scène XVII.

les mêmes, UN COMMISSAIRE.
Les portes-fenêtres s’ouvrent : on voit un commissaire, un officier : dans le fond, des gendarmes.
UN COMMISSAIRE, au duc.

Au nom du roi, de la loi, j’arrête Jacques Collin, convaincu d’avoir rompu…

Tous les personnages se jettent entre la force armée et Jacques, pour le taire sauver.

LE DUC.

Messieurs, je prends sur moi de…