Scène VIII.
Messieurs, nous allons prier Dieu qui vient de frapper l’Espagne. L’Angleterre nous échappe, l’Armada s’est perdue et nous ne vous en voulons point : amiral (Il se tourne vers l’amiral), vous n’aviez pas mission de combattre les tempêtes.
Sire ! (Il plie un genou.)
Qui es-tu ?
Le plus petit et le plus dévoué de vos sujets, le valet d’un homme qui gémit dans les prisons du saint-office, accusé de magie pour vouloir donner à Votre Majesté les moyens d’éviter de pareils désastres…
Si tu n’es qu’un valet, lève-toi. Les grands doivent seuls ici fléchir devant le roi.
Mon maître restera donc à vos genoux.
Explique-toi promptement : le roi n’a pas dans sa vie autant d’instants qu’il a de sujets.
Vous devez alors une heure à un empire. Mon maître, le seigneur Alfonso Fontanarès, est dans les prisons du saint-office…
Mon père, (le grand Inquisiteur s’approche) que pouvez-vous nous dire d’un certain Alfonso Fontanarès ?
C’est un élève de Galilée, il professe sa doctrine condamnée, et se vante de pouvoir faire des prodiges en refusant d’en dire les moyens. Il est accusé d’être plus Maure qu’Espagnol.
Cette face blême va tout gâter… (Au roi.) Sire, mon maître, pour