En vénitien, Brancador. Le beau nom ! Elle doit être veuve d’un patricien.
Vingt-deux ans, fine comme le musc, gouvernant le gouverneur, et (ceci entre nous) l’ayant déjà diminué de tout ce qu’il a ramassé sous Charles-Quint dans les guerres d’Italie. Ce qui vient de la flûte…
A pris l’air. L’âge de notre vice-roi ?
Il accepte soixante ans.
Et l’on parle du premier amour ! Je ne connais rien de terrible comme le dernier, il est strangulatoire. Suis-je heureux de m’être élevé jusqu’à l’indifférence ? Je pourrais être un homme d’État…
Ce vieux général est encore assez jeune pour m’employer à surveiller la Brancador ; elle, me paye pour être libre ; et… comprends-tu comment je mène joyeuse vie en ne faisant pas de mal ?
Et tu tâches de tout savoir, curieux, pour mettre le poing sous la gorge à l’occasion. (Monipodio fait un signe affirmatif.) Lothundiaz existe-t-il toujours ?
Voilà sa maison, et ce palais est à lui : toujours de plus en plus propriétaire.
J’espérais trouver l’héritière maîtresse d’elle-même. Mon maitre est perdu !
Tu rapportes un maître ?
Qui me rapportera plusieurs mines d’or.
Ne pourrais-je entrer à son service ?
Je compte bien sur ta collaboration ici… Écoute, Monipodio ? nous revenons changer la face du monde. Mon maître a promis au roi de faire marcher un des plus beaux vaisseaux, sans voiles, ni rames, contre le vent, plus vite que le vent.