Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/206

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MARIE.

Quelle peine ?

FONTANARÈS.

Je joue ma tête.

MARIE.

La mort ! et vous me refusez.

FONTANARÈS.

Dans trois mois, comte Sarpi, et sans aide, j’aurai fini mon œuvre. Vous verrez alors un des plus grands spectacles qu’un homme puisse donner à son siècle.

SARPI.

Voici votre engagement, signez-le.

(Fontanarès va signer.)
MARIE.

Adieu, mon ami ! Si vous succombiez dans cette lutte, je crois que je vous aimerais encore davantage.

LOTHUNDIAZ.

Venez, ma fille, cet homme est fou.

DON RAMON.

Jeune homme ! lisez mes traités.

SARPI.

Adieu, futur grand d’Espagne.


Scène XVI.

FONTANARÈS, seul sur le devant de la scène.

Marie au couvent, j’aurai froid au soleil. Je supporte un monde, et j’ai peur de ne pas être un Atlas… Non, je ne réussirai pas, tout me trahit. Œuvre de trois ans de pensée et de dix mois de travaux, sillonneras-tu jamais la mer ?… Ah ! le sommeil m’accable…

(Il se couche sur la paille.)

Scène XVII.

FONTANARÈS, endormi, QUINOLA et MONIPODIO., revenant par la petite porte.
QUINOLA.

Des diamants ! des perles et de l’or ! nous sommes sauvés.