Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/207

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MONIPODIO.

La Brancador est de Venise.

QUINOLA.

Il faut donc y retourner, fais venir l’hôte, je vais rétablir notre crédit !

MONIPODIO.

Le voici.


Scène XVIII.

Les mêmes, L’HÔTE DU SOLEIL-D’OR.
QUINOLA.

Or çà ! monsieur l’hôte du Soleil-d’Or, vous n’avez pas eu confiance dans l’étoile de mon petit-fils.

L’HÔTE.

Une hôtellerie, seigneur, n’est pas une maison de banque.

QUINOLA.

Non, mais vous auriez pu par charité ne pas lui refuser du pain. La sérénissime république de Venise m’envoyait pour le décider à venir chez elle, mais il aime trop l’Espagne ! Je repars comme je suis venu, secrètement. Je n’ai sur moi que ce diamant dont je puisse disposer. D’ici à un mois, vous aurez des lettres de change. Vous vous entendrez avec le valet de mon petit-fils pour la vente de ce bijou.

L’HÔTE.

Monseigneur, ils seront traités comme des princes qui ont de l’argent.

QUINOLA.

Laissez-nous.

(Sort l’hôte.)

Scène XIX.

Les mêmes, moins L’HÔTE.
QUINOLA.

Allons nous déshabiller. (Il regarde Fontanarès.) Il dort ! cette riche nature a succombé à tant de secousses ; il n’y a que nous autres qui sachions nous prêter à la douleur, il lui manque notre insou-