Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Scène III.

LE DUC, JOSEPH, SAINT-CHARLES, FÉLICITÉ.
Joseph et Saint-Charles arrivent par la porte du fond en s’étudiant attentivement.
JOSEPH, à part.

Le regard de cet homme est bien malsain pour moi. (Au duc.) M. le chevalier de Saint-Charles.

(Le duc fait signe que Saint-Charles peut approcher et l’examine.
SAINT-CHARLES, lui remet une lettre. À part.

A-t-il eu connaissance de mes antécédents, ou veut-il seulement se servir de Saint-Charles ?

LE DUC.

Mon cher…

SAINT-CHARLES, À part.

Je ne suis que Saint-Charles.

LE DUC.

On vous recommande à moi comme un homme dont l’habileté, sur un théâtre plus élevé, devrait s’appeler du génie.

SAINT-CHARLES.

Que monsieur le duc daigne m’offrir une occasion, et je ne démentirai pas ce qu’une telle parole a de flatteur pour moi.

LE DUC.

À l’instant même.

SAINT-CHARLES.

Que m’ordonnez-vous ?

LE DUC.

Vous voyez cette fille, elle va sortir, je ne veux pas l’en empêcher elle ne doit pourtant pas franchir la porte de mon hôtel jusqu’à nouvel ordre (Appelant.) Félicité !

FÉLICITÉ.

Monsieur le duc.

(Le duc lui remet la lettre, elle sort.)
SAINT-CHARLES, à Joseph.

Je te connais, je sais tout : que cette fille reste à l’hôtel avec la lettre, je ne te connaîtrai plus, je ne saurai rien, et te laisse dans cette maison si tu t’y comportes bien.

JOSEPH., à part.

L’un d’un côté, Jacques Collin de l’autre, tâchons de les servir tous deux honnêtement.

(Joseph sort, courant après Félicité.)