Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/331

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VERNON, à part.

Une déclaration de guerre !.. Elle a renvoyé tout le monde, elle me renverra.

GODARD.

Docteur, vous, qui êtes presque de la maison, dites-moi donc ce que vous pensez de mademoiselle Pauline. (Le docteur se lève, le regarde, se mouche et gagne le fond. On entend sonner pour le dîner.)


Scène VI.

Les mêmes, NAPOLÉON, FÉLIX.
NAPOLÉON, accourant.

Papa, papa, n’est-ce pas que tu m’as permis de monter Coco ?

LE GÉNÉRAL.

Certainement.

NAPOLÉON, à Félix.

Ah ! vois-tu ?

GERTRUDE, elle essuie le front de son fils.

A-t-il chaud !

LE GÉNÉRAL.

Mais à condition que quelqu’un t’accompagnera.

FÉLIX.

Eh bien ! j’avais raison, monsieur Napoléon. Mon général, le petit coquin voulait aller sur le poney, tout seul par la campagne.

NAPOLÉON.

Il a peur pour moi ! Est-ce que j’ai peur de quelque chose, moi ?

(Félix sort, on sonne pour le dîner.)
LE GÉNÉRAL.

Viens que je t’embrasse pour ce mot-là… Voilà un petit milicien qui tient de la jeune garde.

LE DOCTEUR, en regardant Gertrude.

Il tient de son père !

GERTRUDE, vivement.

Au moral, c’est tout son portrait ; car, au physique, il me ressemble.

FÉLIX.

Madame est servie…

GERTRUDE.

Eh bien ! où donc est Ferdinand !… il est toujours si exact…