Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/348

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE GÉNÉRAL.

Oh ! que c’est agréable de prendre son café bien assis !

NAPOLÉON.

Maman, maman ! mon bon ami Ferdinand vient de tomber ; il s’est cassé la jambe, car on le porte.

VERNON.

Ah ! bah !

LE GÉNÉRAL.

Quel malheur !

PAULINE.

Ah ! mon Dieu !

(Elle tombe sur un fauteuil.)
GERTRUDE.

Que dis-tu donc là ?

NAPOLÉON.

C’est pour rire ! Je voulais voir si vous aimiez mon bon ami.

GERTRUDE.

C’est bien mal, ce que tu fais là ; tu n’es pas capable d’inventer de pareilles noirceurs ?

NAPOLÉON, tout bas.

C’est Godard.

GODARD.

Il est aimé, elle a été prise à ma souricière, qui est infaillible.

GERTRUDE, à Godard, à qui elle tend un petit verre.

Savez-vous, Monsieur, que vous seriez un détestable précepteur ? C’est bien mal à vous d’apprendre de semblables méchancetés à un enfant.

GODARD.

Vous trouverez que j’ai très-bien fait, quand vous saurez que par ce petit stratagème de société j’ai pu découvrir mon rival.

(Il montre Ferdinand, qui entre.)
GERTRUDE, elle laisse tomber le sucrier.

Lui !

GODARD, à part.

Elle aussi !

GERTRUDE, haut.

Vous m’avez fait peur.

LE GÉNÉRAL, qui s’est levé.

Qu’as-tu donc, ma chère enfant ?