Mais aussi, tu commences par quereller à propos de rien… Je vous déclare, Monsieur mon père, que je vais entreprendre votre éducation… Il est bien temps, à ton âge, de te calmer le sang… Un jeune homme n’est pas si vif que toi ! Tu as fait peur à Marguerite, et quand les femmes ont peur, elles font des petits mensonges, et l’on ne sait rien…
Tirez-vous de là ! (Haut.) Votre conduite, Mademoiselle ma fille, n’est pas de nature à calmer le sang… Je veux te marier, je te propose un homme jeune…
Beau, surtout, et bien élevé !
Allons, silence, quand votre père vous parle, Mademoiselle. Un homme qui possède une magnifique fortune, au moins sextuple de la vôtre, et tu le refuses… Tu le peux, je te laisse libre ; mais si tu ne veux pas de Godard, dis-moi qui tu choisis, d’autant plus que je le sais…
Ah ! mon père… vous êtes plus clairvoyant que moi… Qui est-ce ?
Un homme de trente à trente-cinq ans, qui me plaît à moi plus que Godard, quoiqu’il soit sans fortune… Il fait déjà partie de la famille.
Je ne vous vois pas de parents ici.
Qu’as-tu donc contre ce pauvre Ferdinand, pour ne pas vouloir…
Ah ! ah ! qui vous a fait ce conte-là ? je parie que c’est madame de Grandchamp.
Un conte ! ce n’est donc pas vrai ; tu n’as jamais pensé à ce brave garçon ?
Jamais !