Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/65

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VAUTRIN.

Je comprends… Que veux-tu maintenant ?

SAINT-CHARLES.

Qui que tu sois, tape là, je te rends les armes, je n’ai pas de chance aujourd’hui : tu es le diable ou Jacques Collin.

VAUTRIN.

Je suis et ne veux être pour toi que le baron de Vieux-Chêne. Écoute bien mon ultimatum ; je puis te faire enterrer dans une de mes caves à l’instant, à la minute ; on ne te réclamera pas.

SAINT-CHARLES.

C’est vrai.

VAUTRIN.

Ce serait prudent ! Veux-tu faire pour moi chez les Montsorel ce que les Montsorel t’envoient faire ici ?

SAINT-CHARLES.

Accepté ! Quels avantages ?

VAUTRIN.

Tout ce que tu prendras.

SAINT-CHARLES.

Des deux côtés ?

VAUTRIN.

Soit ! Tu remettras à celui de mes gens qui t’accompagnera tous les actes qui concernent la famille de Langeac ; tu dois les avoir encore. Si M. de Frescas épouse mademoiselle de Christoval, tu ne seras pas son intendant, mais tu recevras cent mille francs. Tu as affaire à des gens difficiles, ainsi marche droit, on ne te trahira pas.

SAINT-CHARLES.

Marché conclu.

VAUTRIN.

Je ne le ratifierai qu’avec les pièces en main jusque-là, prends garde ! (il sonne ; tous les gens paraissent.) Reconduisez monsieur le chevalier avec tous les égards dus à son rang. À Saint-Charles, lui montrant Philosophe.) Voici l’homme qui vous accompagnera. À Philosophe.) Ne le quitte pas.

SAINT-CHARLES, à part.

Si je me tire sain et sauf de leurs griffes, je ferai main-basse sur ce nid de voleurs.

VAUTRIN.

Monsieur le chevalier, je vous suis tout acquis.