ACTE QUATRIÈME
Scène PREMIÈRE.
Si la naissance de M. de Frescas est obscure, je saurai, ma mère, renoncer à lui ; mais, de votre côté, soyez assez bonne pour ne plus insister sur mon mariage avec le marquis de Montsorel.
Si je repousse cette alliance insensée, je ne souffrirai pas non plus que vous soyez sacrifiée à l’ambition d’une famille.
Insensée ? qui le sait ? Vous le croyez un aventurier, je le crois gentilhomme, et nous n’avons aucune preuve à nous opposer.
Les preuves ne se feront pas attendre. Les Montsorel sont trop intéressés à dévoiler sa honte.
Et lui ! m’aime trop pour tarder à vous prouver qu’il est digne de nous. Sa conduite, hier, n’a-t-elle pas été d’une noblesse parfaite ?
Mais, chère folle, ton bonheur n’est-il pas le mien ? Que Raoul satisfasse le monde, et je suis prête à lutter pour vous contre les Montsorel à la cour d’Espagne.
Ah ! ma mère, vous l’aimez donc aussi ?