Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA DUCHESSE DE CHRISTOVAL.

Venez, Madame !


Scène XII.

RAOUL, VAUTRIN, LAFOURAILLE.
VAUTRIN.

J’ai cru que notre étoile pâlissait, mais elle brille.

RAOUL.

Suis-je assez humilié ? Je n’avais au monde que mon honneur, je te l’ai livré. Ta puissance est infernale, je le vois. Mais à compter de cette heure, je m’y soustrais, tu n’es plus en danger, adieu.

LAFOURAILLE, qui est entré pendant que Raoul parlait.

Personne ! bon, il était temps ! Ah ! Monsieur, Philosophe est en bas, tout est perdu ! l’hôtel est envahi par la police.

VAUTRIN.

Un autre se lasserait ! Voyons ? Personne n’est pris ?

LAFOURAILLE.

Oh ! nous avons de l’usage.

VAUTRIN.

Philosophe est en bas, mais en quoi ?

LAFOURAILLE.

En chasseur.

VAUTRIN.

Bien, il montera derrière la voiture. Je vous donnerai mes ordres pour coffrer le prince d’Arjos, qui croit se battre demain.

RAOUL.

Vous êtes menacé, je le vois, je ne vous quitte plus et veux savoir…

VAUTRIN.

Rien. Ne te mêle pas de ton salut. Je réponds de toi, malgré toi.

RAOUL.

Oh ! je connais mon lendemain.

VAUTRIN.

Et moi aussi.

LAFOURAILLE.

Ça chauffe.

VAUTRIN.

Ça brûle.