Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/98

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n’ai pas le temps de te sonder, je n’ai pas besoin de te corrompre, choisis entre nous deux, et promptement.

JOSEPH.

Que voulez-vous donc de moi ?

SAINT-CHARLES.

Savoir les moindres petites choses qui se passent ici.

JOSEPH.

Eh bien ! en fait de nouveauté, nous avons le duel du marquis il se bat demain avec M. de Frescas.

SAINT-CHARLES.

Après ?

JOSEPH.

Voici madame la duchesse qui rentre.


Scène VII.

SAINT-CHARLES, seul.

Oh ! le trembleur ! Ce duel est un excellent prétexte pour parler à la duchesse. Le duc ne m’a pas compris, il n’a vu en moi qu’un instrument qu’on prend et qu’on laisse à volonté. M’ordonner le silence envers sa femme, n’était-ce pas m’indiquer une arme contre lui ? Exploiter les fautes du prochain, voilà le patrimoine des hommes forts. J’ai déjà mangé bien des patrimoines, et j’ai toujours bon appétit.


Scène VIII.

SAINT-CHARLES, LA DUCHESSE DE MONTSOREL, MADEMOISELLE DE VAUDREY.
Saint-Charles s’efface pour laisser passer les deux femme, Il reste en haut de la scène pendant qu’elles la descendent.
MADEMOISELLE DE VAUDREY.

Vous êtes bien abattue.

LA DUCHESSE DE MONTSOREL, se laissant aller dans un fauteuil.

Morte ! plus d’espoir ! vous aviez raison.

SAINT-CHARLES, s’avançant.

Madame la duchesse.