ni palais substitués, ni majorats. Nous ne pouvons loger que de petits tableaux, de petites figures, aussi les arts sont-ils menacés par le petit.
— Mais un grand artiste qui trouverait des débouchés… reprit Hortense.
— C’est la solution du problème.
— Et qui serait appuyé !
— Encore mieux !
— Et noble !
— Bah !
— Comte !
— Et il sculpte !
— Il est sans fortune.
— Et il compte sur celle de mademoiselle Hortense Hulot ? dit railleusement le baron en plongeant un regard d’inquisiteur dans les yeux de sa fille.
— Ce grand artiste, comte, et qui sculpte, vient de voir votre fille pour la première fois de sa vie, et pendant cinq minutes, monsieur le baron, répondit Hortense d’un air calme à son père. Hier, vois-tu, mon cher bon petit père, pendant que tu étais à la chambre, maman s’est évanouie. Cet évanouissement, qu’elle a mis sur le compte de ses nerfs, venait de quelque chagrin relatif à mon mariage manqué, car elle m’a dit que, pour vous débarrasser de moi…
— Elle t’aime trop pour avoir employé une expression…
— Peu parlementaire, reprit Hortense en riant ; non, elle ne s’est pas servie de ce mot-là ; mais moi je sais qu’une fille à marier, qui ne se marie pas, est une croix très-lourde à porter pour des parents honnêtes. Eh bien ! elle pense que s’il se présentait un homme d’énergie et de talent, à qui une dot de trente mille francs suffirait, nous serions tous heureux ! Enfin elle jugeait convenable de me préparer à la modestie de mon futur sort, et de m’empêcher de m’abandonner à de trop beaux rêves… Ce qui signifiait la rupture de mon mariage, et pas de dot.
— Ta mère est une bien bonne, une bien noble et excellente femme, répondit le père profondément humilié, quoique assez heureux de cette confidence.
— Hier, elle m’a dit que vous l’autorisiez à vendre ses diamants pour me marier ; mais je voudrais qu’elle gardât ses diamants, et